Presse : Ces collèges toulousains où les élèves du secteur sont refusés
La dépêche du Midi
Publié le 26/06/2018 à 07:46, Mis à jour le 26/06/2018 à 09:10
Ces collèges toulousains où les élèves du secteur sont refusés
Éducation
Plus de places au collège Michelet pour les élèves du secteur./ Photo DDM, archives.
Dans les collèges Michelet, Ponts-Jumeaux et Nougaro à Toulouse, la capacité d’accueil en classe de sixième sature. De nombreux élèves du secteur sont contraints de s’inscrire ailleurs.
Après les écoles toulousaines, contraintes de pousser les murs à la prochaine rentrée (surtout dans l’éducation prioritaire avec le dédoublement des CP et CE1), les collèges de la Ville rose se sentent aussi à l’étroit. Il y a dix jours, de nombreux parents d’élèves dont l’enfant est scolarisé en CM2 dans les écoles Bonhoure (quartier Guilhemery) et des Sept-Deniers ont reçu un courrier de l’inspection académique leur signifiant l’impossibilité de s’inscrire dans leur collège de secteur. Trois collèges (Michelet, Nougaro et Ponts-Jumeaux) sont concernés par cette problématique liée à la fois à la démographie scolaire en forte augmentation de l’agglomération toulousaine et à une trop faible capacité d’accueil, selon la directrice académique des services de l’éducation nationale (Dasen) Elisabeth Laporte.
Réaffectation
Résultat, la sectorisation pilotée par le conseil départemental de Haute-Garonne vole en éclats et les familles sont invitées à scolariser leur enfant dans un établissement «proche» ayant «des places disponibles», en conservant «le bénéfice de la prise en charge du transport scolaire». C’est la proposition faite par la Dasen aux parents de la petite Mia-Lise, scolarisée en CM2 à l’école Bonhoure, inscrite dans son collège de secteur – Michelet (quartier Saint-Aubin) – mais qui est finalement affectée au collège Jean-Pierre Vernant (quartier Château de l’Hers). «Une trentaine de familles se trouvent dans cette situation (…) la directrice a appris la nouvelle par courrier le vendredi 14 juin, à l’instar de la direction du collège Michelet, dénonce le père de famille Xavier Larroque. Les dossiers d’inscription au collège Michelet devaient être remis le mercredi 20 juin. La méthode employée par le rectorat est inacceptable. Leur stratégie étant de «tuer dans l’œuf» la possibilité de recours sachant que les familles doivent inscrire leurs enfants au collège Jean Pierre Vernant avant la fin du mois de juin. Personnellement je n’inscrirai pas ma fille à Jean Pierre Vernant». Tout n’est pas perdu pour la rentrée 2018 et les parents d’élèves ont la possibilité d’un recours.
«Je comprends l’inquiétude et l’irritation des parents, mais c’est une équation compliquée, reconnaît Elisabeth Laporte. Les recours seront étudiés rapidement et je donnerai une réponse cette semaine. Les réponses ne seront pas forcément toutes positives, nous étudierons les situations familiales». Dans les années à venir, si la démographie continue de galoper à raison de 1 500 élèves inscrits en plus chaque année dans les écoles, nombre de collèges du centre-ville vont voir leurs niveaux exploser : à l’image de Pierre de Fermat qui accueille dix divisions de sixième cette année.
Le chiffre : 3
collèges > où la capacité d’accueil est tendue. Ce sont les trois collèges toulousains dont la capacité d’accueil a atteint ses limites. Conséquence : les élèves qui habitent dans le secteur de Michelet, Ponts-Jumeaux et Nougaro n’ont plus l’assurance d’être pris.
Le conseil départemental veut modifier la sectorisation
Vu que les collèges du centre-ville de Toulouse ne sont pas extensibles à souhait, le conseil départemental de Haute-Garonne, compétent sur ces établissements, doit dans certains cas revoir la sectorisation des élèves qui ne peuvent pas tous prétendre s’inscrire dans leur collège de quartier. Ce devait être le cas pour les élèves de CM2 des écoles Sept-Deniers et Amidonniers qui dépendent logiquement du collège Ponts-Jumeaux qui arrive à saturation. «Il dispose de 360 places, précise le Département. Jusqu’à présent, l’affectation des élèves, qui est gérée par l’inspection académique, n’a pas présenté de difficulté. Cette année, les effectifs du secteur sont encore relativement stables : 116 élèves de CM2 contre 111 l’année précédente. Le taux de demande est cette année de 108/116 élèves, soit un taux de respect de la sectorisation de 93 %». Mais les parents, qui ont essuyé des refus, ont lancé une pétition sur change.org pour demander le respect de la sectorisation en vigueur. Le conseil départemental estime que «la sectorisation et l’affectation des élèves étant intimement liés» et «souhaite que le dialogue et la concertation avec l’inspection académique soient renforcés».